De la préhistoire à l'histoire ...
Quelques trouvailles de l'âge de la pierre polie, de l'âge du fer et de l'époque gauloise témoignent de la permanence de l'occupation du site. Le nom de Kappelen proviendrait de la Wolfgangskapelle, petite chapelle située entre Kappelen et Stetten.
Le village faisait partie des biens des Habsbourg, et plus particulièrement de la seigneurie de Landser. Il est mentionné pour la première fois au 12ème siècle. Sur son territoire se trouvait le village disparu de Zeiswiller, mentionné aux 14ème et 17ème siècles. Le couvent de Saint-Appollinaire de Michelbach-le-Haut y avait des biens, ainsi que l'abbaye de Lucelle et le couvent Saint Léonard de Bâle.
La chapelle Saint-Wolfgang
Ce sanctuaire, réputé dès le Moyen Age, connaissait une telle affluence de pèlerins, qu'à la fin du XIXe siècle on y célébrait deux messes en semaine. Son patron Saint Wolfgang est invoqué comme protecteur des bergers et du bétail, mais aussi lors d'épidémies, dont la peste. Plus récemment, les jeunes filles désirant se marier venaient le prier pour qu'elles trouvent un mari.
Au départ, la chapelle ne comprenait que le choeur avec un autel. En 1755, on l'agrandit d'une nef qu'on surmonte d'un clocheton.
En 1898, le curé Keiflin la restaure entièrement. Il fait percer la porte arrière et construire un auvent. Une nouvelle restauration s'avère nécessaire en 1970. Le directeur d'école avec un groupe de bénévoles s'en chargent. L'intérieur est également restauré et un nouvel autel mis en place. Les restes de celui d'origine y sont enchâssés.
La chapelle renferme plusieurs belles statues en bois, dont celle de Saint Wendelin avec sa houlette et de Saint Wolfgang tenant une église.
Le plafond est formé de caissons peints en bois représentant, dans le choeur, les Saints Jacob, Joseph, Matthias, André, Paul et Pierre ; dans la nef, la Vierge, les Saints Thiébaut, Nicolas, Bartholomé, les Rois mages, les Saints et Saintes Laurent, Wendelin, Marc, Philippe, Jacques le Majeur, Elisabeth, Henri, Jean Népomucène, Catherine et Barbe. La chapelle est fermée, mais avec porte vitrée.
L'ancienne église Saint Michel
Kappelen disposait dès le Moyen Age d'une chapelle dédiée à Saint Michel, située sur la hauteur.
D'abord annexe du presbytère, cette chapelle ne comprenait que le choeur et deux travées de la nef. On y conservait le ciboire, les hosties et un baptistère, l'église mère étant à Stetten, mais le curé et son vicaire logeant à Kappelen.
En 1820, après maintes tractations, le village devient paroisse. On pense alors à transformer la chapelle en église. Ce sera chose faite en 1847: la nef est allongée de 9 mètres et coiffée à l'arrière d'un nouveau clocheton.
Le 4 juin 1866, elle est la proie des flammes ! Schacre dirige alors les travaux de restauration. Mais dès 1890 on parle d'un nouveau lieu de culte.
En 1954, le clocheton en bois, menaçant ruine, fut démoli. Après la construction de la nouvelle église Saint Michel en contrebas, l'ancien bâtiment est désaffecté.
Le presbytère
Après le rattachement de l'Alsace à la France, l'ancien presbytère n'ayant plus été jugé digne de loger un membre du clergé, l'intendant du Roi Louis XV intervient auprès de l'évêché de Bâle, principal bénéficiaire des droits dîmiers, pour qu'il ordonne la construction d'un nouveau presbytère. Réalisé en 1746 d'après les plans du Suisse Blaise von Runcz (originaire des Grisons et architecte juré du Conseil Souverain d'Alsace), il sera le siège du recteur de Stetten où se trouve l'église-mère qui, avec son vicaire, dessert les succursales de Kappelen et de Brinckheim.
En 1774, on y a ajouté une grange dîmière. Après la révolution, ces biens sont vendus 6.172 livres à la commune qui devra les entretenir. Kappelen étant devenue paroisse indépendante en 1820, les curés s'y succéderont jusqu'en 1974, date à laquelle par manque de prêtres, elle sera administrée à partir de Helfrantzkirch. Les bâtiments seront vendus au profit de la nouvelle église.
Le grand poële en faïence blanche relevée de peintures bleues qui s'y trouvait, de fabrication suisse, est exposée depuis 1901 au Musée Historique de Mulhouse.
Stèle à la mémoire de Paul Stintzi
Dans le cimetière contiguë à l'ancienne église repose Paul Stintzi (1898-1988). Professeur d'histoire et de géographie, il fut pendant plus d'un demi-siècle la cheville ouvrière de la Société d'Histoire Sundgauvienne fondée en 1931, en tant que secrétaire et trésorier, puis président. On lui doit un considérable travail de vulgarisation à travers plusieurs milliers d'articles, plus de 200 publications et 1400 conférences adressées aux Sundgauviens, dont il sut éveiller la conscience historique.
La nouvelle Eglise
En 1880, la commune acquit le terrain pour la construction d'une nouvelle église. En raison des deux conflits mondiaux, elle ne put se faire qu'en 1975-1977. C'est un bâtiment résolument moderne, avec armatures en fer et grandes baies vitrées. Elle est l'oeuvre de Fernand Lavandier, de Strasbourg. Elle suit l'idée maîtresse d'une église ouverte sur le monde. L'église a été bénie par Mgr Brand, évêque auxiliaire de Strasbourg, le 9 octobre 1977.
La verrière en dalle de verre, représentant le chapitre 12 de l'Apocalypse de Saint Jean, avec une femme entourée de 12 étoiles, l'Eglise et un dragon à sept têtes, le mal, est signée création Fabien Schultz (1977), peintre verrier de Burnhaupt-le-Haut (68). A l'entrée, les deux statues en pendant, "Résurrection du Christ" et "Saint Michel", signées "JS" (Joseph Saur, d'Oberhergheim) sont en bois recouvert de cuivre.
Les trois cloches dédiées à Sainte Marie (310 kg), Saint Michel (210 kg) et Saint Joseph (135 kg) ont été bénies en mai 1977.
Hintere Muehle
Vieille de plusieurs siècles, elle semble avoir fait partie d'un ensemble comprenant une exploitation agricole et une forge, comme le laisse supposer le nom des lieux-dits attenants "Muehlacker" et "Hinter der Schmiede". Au 18ème siècle, elle est exploitée par une famille Specker, dont l'un des membres, Jean-Georges, sera le premier Maire élu de la commune en 1790.
Début 20ème siècle, elle est acquise par la famille Léon Roemer, venue de Rantzwiller. Après modernisations et installation de moteurs électriques qui pallieront au manque d'eau en période de sécheresse, elle fonctionnera jusqu'en 1958. Tombées en désuétudes, ses installations ont été démontées.
Niedere Muehle
Un acte notarié du 27 juillet 1692 nous apprend qu'à cette date Anne d'Herrwarts, Seigneur de Landser, autorise le sieur Hans Ulrich Bilger, maire de Kappelen, à construire un moulin à grain ainsi que son canal d'amenée d'eau sur ses terres entre Kappelen et Brinckheim. En contrepartie, il percevra un loyer annuel de 12 livres tournois.
Ce moulin sera exploité par les familles Bilger, puis Muller, jusqu'avant la 1ère Guerre Mondiale.
Par la suite, on y concassera encore de l'orge et de l'avoine pour le bétail jusqu'en 1935. A cette date, l'exploitation est arrêtée, les installations démontées et les bâtiments transformés en dépendances de la ferme.
Habitat
La rue principale comporte de belles maisons à colombages, dont une, la maison Foehrlé, date de 1680.
Les plaques des rues de Kappelen sont particulières : elles mentionnent aussi les anciennes dénominations en alsacien.
Sources: Paul-Bernard Munch, Bernard Lambert, Claude Baumann